Calumma Parsonii : La tête porte un casque plat et massif avec des lobes occipitaux. Chez les mâles, les canthi rostrales se projettent au-dessus de la bouche en deux cornes en forme de pelle. La crête ventrale et la crête dorsale manquent: la crête dorsale est dévelop­pée seulement chez la sous-espèce Calamina parsonii cristifer. L'écaillure est homogène; les écailles sont organisées en rangs croisés.

Taille : Avec sa longueur maximale de 695 mm (pour les mâles, les femelles sont plus petites), le caméléon de Parson est une des plus grandes espèces de caméléon.

Couleurs : Ces caméléons changent seulement un peu de couleur; leurs couleurs principales sont le vert, le turquoise, le jaune. Plusieurs formes de couleurs existent, mais elles ne sont pas déterminantes pour la taxonomie. Habituellement, les mâles sont uniformément turquoise, parfois avec des paupières jaunes et des rayures (deux ou plus), noires ou grises, et de façon similaire des points et des taches sombres et irrégulières à travers le corps. Quelques animaux ont une tache jaune brillante au centre du flanc; d'autres ont des mâchoires à bords jaunes. Les cornes et les crêtes de la tête sont le plus souvent brun-gris. Les deux sexes ont la même coloration, bien que les femelles soient habituellement vertes (clair, vif ou sale) avec parfois des paupières jaunâtres. Les jeunes femelles peuvent être jaune citron. Les mâles de la sous-espèce Calumma p. cristifer sont habituellement d'un vert vif avec des bandes et des taches irrégulières.

Les femelles diffèrent des mâles surtout par l'absence de cornes et par des coloris différents. Les poches de l'hémipénis sur la base de la queue sont bien perceptibles, spécialement pendant la saison des accouplements.

Répartition : Le caméléon de Parson est endémique à Madagascar et aux îles Ste Marie. Son abondance souffre de la constante interférence humaine insensible avec le devenir de la forêt équatoriale

Climat, Habitat : Les régions typiques comprennent des ravins étroits et des canyons avec au fond des petits ruisseaux. Là, ces grands animaux occupent les canopées des arbres à une hauteur de 5 mètres environ. Les données microclimatiques diffèrent de celles enregistrées dans les stations météo, car les forêts équatoriales maintiennent plus stables les températures et l'humidité. A l'extérieur de la forêt les températures peuvent dépasser 30°C, alors que les températures à l'intérieur de la forêt ne dépassent pas 24°C. Les baisses nocturnes sont par analogie supérieures dans les forêts. L'humidité relative varie autour de 90 %, et généralement cette zone est très mouillée avec plus de sono mm de pluie par an. La première période pluvieuse (chaude) dure de novembre à avril; la seconde période pluvieuse (froide) dure de juin à août.

Biologies, Elevage en captivité : Les caméléons de Parson tombent dans une longue période de repos hivernal pendant la période la plus froide de l'année (juin à août). L'accouplement a probablement lieu en janvier et les femelles pondent leurs œufs d'avril à début juin (après 12o-15o jours environ de gestation). Les jeunes éclosent en décembre.

Ces caméléons sont très calmes et peuvent être maintenus par couple dans des cages spacieuses ou dans des récipients frais. L'éclairage devrait être naturel, si possible sans la lumière directe du soleil. Seules des lumières fluorescentes peuvent être utilisées dans les terrariums. Des lumières directes et fortes (comme les lampes halogènes) ne sont pas tolérées par ces caméléons géants. L'environnement du terrarium devrait être humide mais en même temps ventilé pour éviter la condensation et l'accumulation de déchets dans l'air. C'est pourquoi, un petit ventilateur est le meilleur moyen. L'intérieur peut contenir beaucoup de plantes vertes et des branches pour grimper. Comme les caméléons aiment boire de l'eau courante, c'est une bonne idée de mettre en place un humidificateur avec des courants d'eau. En été simulé, les températures devraient être de 20-25°C avec des baisses nocturnes à 18°C et 20°C. En hiver simulé, les températures ne devraient pas dépasser 20°C (i 8°C idéalement) avec des baisses nocturnes à 12°C et 15°C. Le terrarium doit être éclairé pendant 10 heures en hiver et 14 heures en été. L'ajustement aux conditions de la lumière européenne n'est pas très problématique, mais les températures et les conditions d'éclairage doivent être maintenues à un niveau relativement constant la première année. La période d'hiver simulé suivante est sur le point de tomber dans «l'hiver réel». Durant la période d'hibernation, les caméléons jeûnent et dorment la plupart du temps, ils se réveillent uniquement pour boire. Le caméléon de Parson n'est pas aussi grand qu'un «glouton» comme il pourrait apparaître, d'après sa taille corporelle

La gestation des femelles et la saison du printemps sont les seuls moments d'une augmentation de prise de nourriture. Il se nourrit de tous les grands insectes communs (criquets, locustes, blattes), mais aussi d'œufs d'autres lézards, peut-être même d'oiseaux. Il fournit un bon exemple du <prédateur passif», parce qu'il s'assied sur une branche pour la plus grande partie de la journée et attend sa proie.

Trois mois après l'hibernation, les mâles s'intéressent aux femelles. Leur disposition véritable peut se deviner par la base inhabituellement renflée de leur queue. Si la femelle est réceptive (environ 5 mois après l'hibernation), l'accouplement peut avoir lieu durant 15 minutes environ.

Reproduction : Après environ 120 jours de gestation, la femelle pond 16-38 grands œufs, presque ronds dans un trou profond d'au moins 3o cm de profondeur dans le coin le plus humide du terrarium. Les écrits manquent d'informations pour ce qui est des lieux de dépôts des œufs dans la nature. Pour cette raison, les incubations à des températures constantes de 20-28°C n'ont pas été couronnées de succès. Jusqu'à maintenant, il y a eu seulement deux jeunes en vie produits par une incubation artificielle. Ce cas particulier attend toujours sa publication. Ces œufs étaient sujets à deux périodes d'hibernation (Kottke, G. MASURAT pers. com.).

Tout le genre Calumma représente une énigme pour toute la communauté d'éleveurs de caméléons. Ces caméléons sont trop étroitement liés à leur environnement naturel et il n'est pas facile de s'adapter à toutes leurs exigences et à leurs besoins en captivité. Un élevage réussi de cette espèce est une réelle rareté.