La reproduction en captivité est toujours utile car elle réduit le prélèvement de spécimens dans leur milieu naturel et permet de mettre sur le marché des animaux moins stressés, exempts de parasites et donc pouvant vivre plus longtemps. Contrairement à ce que l'on considérait il y a encore quelques années, il n'est pas difficile de faire se reproduire des caméléons. En effet, il suffit de disposer de deux caméléons de sexe opposé, d'un âge approprié, en bonne santé, bien adaptés à la captivité. Tout d'abord il faut distinguer deux groupes de caméléons : les ovipares et les ovovivipares (ou vivipares). Comme les termes eux-mêmes le suggèrent : – les ovipares pondent des œufs dans le sol et l'éclosion survient au bout d'une durée d'incubation variant entre 5 et 20 mois, selon l'espèce — les ovovivipares couvent les œufs à l'intérieur de la mère qui donne le jour à de petits caméléons au bout d'une longue période de gestation (9 mois). Les différences de durée d'incubation (ou de gestation) dépendent en grande partie de la température présente dans les zones d'habitat des différents caméléons. Les caméléons de plaine ont des durées d'incubation variant entre 7 et 9 mois car les milieux dans lesquels ils vivent ne subissent pas d'écarts de température quotidiens et saisonniers très importants. Dans cc cas, il se passe peu de temps entre l'accouplement et la ponte des œufs (en général de 3 à 4 semaines) et, au moment où l'œuf est pondu, l'embryon se trouve à un stade de développement très primitif. Les caméléons de montagne, dont le milieu connaît des écarts thermiques importants, pondent de 6 à 10 semaines après l'accouplement, l'embryon étant au moment de la ponte à un stade de développement avancé. Cela est dû au fait que les conditions environnementales sont peu favorables à une incubation longue et qu'il est nécessaire que les embryons commencent à se développer alors que les œufs sont encore à l'intérieur de la mère. L'ovoviviparité de certains caméléons constitue l'aboutissement extrême de l'adaptation que nous venons de décrire. Le milieu dans lequel vivent les caméléons ovovivipares (il s'agit d'espèces montagneuses exclusivement) est soumis à des écarts thermiques tellement brusques et sévères que l'incubation des œufs dans le sol serait impossible. Dans un milieu aussi hostile, la seule manière de perpétuer l'espèce est de permettre à l'embryon de se développer complètement à l'intérieur de la mère et que le petit naisse déjà complètement formé et capable de vivre d'une manière autonome en se procurant immédiatement de la nourriture. |
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